Les eaux florales, anciennes et modernes

eau-florale1Eau florale : eau condensée en molécules aromatiques et en principes actifs, obtenue par distillation d’une fleur. Dans l’imaginaire des consommateurs bio que nous sommes, l’eau florale, c’est souvent d’abord une petite bouteille bleue qui semble avoir traversé les âges, toujours là, dans les rayons de nos magasins comme sur les étagères de nos salles de bain. Avec son étiquette un poil désuète, qui fleure bon l’ancien, la simplicité.

Pourtant, il suffit de dévisser le bouchon de notre petite bouteille pour s’enivrer d’une histoire et d’un monde d’une incroyable richesse. Ainsi, en fonction de la plante-mère qui lui donne naissance, l’eau florale va nous emmener dans le palais d’un empereur byzantin ou d’une princesse romaine, nous rappeler un voyage au Maroc ou les tiroirs de grand-maman, convoquer les sorciers amérindiens ou les médecins de nos campagnes, évoquer l’Or Bleu de Provence ou la délicatesse d’un jardin d’altitude – paradisiaque, ou presque… Orient, Occident. Lointaines, familières. Anciennes et résolument modernes.

Leur point commun : ce caractère ancestral et iconique, lien étroit avec mythes et légendes, et la force de leur langage symbolique – celui des fleurs, des reines des fleurs. Les eaux florales sont utilisées depuis des millénaires comme soin de la peau autant que des émotions, considérées comme apaisantes, réconfortantes. Aujourd’hui, elles sont toujours là parce que totalement dans l’air du temps : bon marché, chaque eau a de multiples usages et chacun est libre de choisir la ou les sienne(s), de l’apprivoiser, de se l’approprier et d’en personnaliser l’usage*.

*Il existe un usage culinaire des eaux florales (rose et fleur d’oranger en tête) dont nous ne parlerons pas, les eaux florales que nous vous présentons étant destinées à un usage cosmétique.

Pour tout savoir sur la petite bouteille bleue, tout récemment relookée et allégée (désormais issue d’un matériau 100% recyclé et recyclable), je suis allée à Lagorce (07) chez Melvita, qui les commercialise depuis 1983.

MELVITA - GAMME2

 

Un procédé : la distillation

eau-florale2L’obtention des eaux florales repose sur un procédé simple, inchangé depuis l’Egypte Ancienne : la distillation. Celle-ci consiste à faire tremper les fleurs dans un bain d’eau, selon un ratio propre à chaque variété (1 kilo de pétales de roses pour 1 litre d’eau, par exemple). L’eau est ensuite chauffée et la vapeur ainsi produite entraine les matières volatiles de la fleur dans l’alambic. Une fois refroidie, la vapeur récoltée se condense et donne l’eau florale, au-dessus de laquelle surnage l’huile essentielle, non soluble dans l’eau. Jusqu’à une époque récente, on pensait que l’eau, au contact des fleurs, venait subtiliser leur âme et se faisait ainsi leur messagère… L’image est belle et juste, si ce n’est qu’on l’exprime aujourd’hui avec un vocable différent, moins poétique ! On ajoute que la distillation permet à l’eau de capter les molécules odorantes et les principes actifs des fleurs. De la lecture du processus, on déduit que les eaux florales sont en réalité un résidu de la production de l’huile essentielle. C’est vrai pour certaines eaux d’autres marques, mais pas pour celles de Melvita, qui sont produites « pour elles-mêmes ». Sans décantation supplémentaire qui épuiserait la fleur, cette dernière restitue le meilleur de son parfum et de ses molécules actives.

Si le procédé est simple en théorie, il nécessite en pratique une bonne dose de savoir-faire. Obtenir une eau florale ou un bon vin, c’est pareil ! La distillation a toujours lieu au plus près du lieu de récolte, comme une garantie de fraîcheur. Chaque variété et chaque parcelle d’exploitation sont finement sélectionnées et cultivées comme de bons vignobles, avec soin et méthode. Dans la distillation, tout a son importance : la température de l’eau, la fraîcheur des pétales, la pression exercée, la définition précise du ratio eau/fleur qui donnera le juste dosage en huile essentielle… Ni trop, ni trop peu (moins de 1%), mais toujours avec des principes actifs de qualité optimale.

Toute eau florale utilisée pure en cosmétique « tourne » rapidement. Elle se transforme en véritable bouillon de culture au contact de la moindre bactérie pathogène, même placée au réfrigérateur, et s’altère à vitesse grand V. Melvita a par conséquent décidé d’avoir recours à des conservateurs végétaux, parfaitement cautionnés par le cahier des charges. Dosés au minimum et à la virgule près, ils permettent de conserver les eaux florales plusieurs mois sans aucune altération de leurs principes actifs ni crainte de contamination bactérienne.

 

Rose ancienne et Fleur d’oranger : des partenariats précieux

Les eaux de rose et de fleur d’oranger sont parmi les plus anciennes et les plus emblématiques. Chez Melvita, elles sont le produit de deux partenariats historiques, de grande qualité, en place depuis de nombreuses années.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’eau de rose ancienne est issue de roses de Damas cultivées et distillées en Iran. L’ancienne Perse est le berceau originel de la reine des fleurs, utilisée de tous temps pour sa beauté et son parfum. Dans cette région, les roses poussent naturellement à plus de 2000 mètres d’altitude. Cela permet aux fleurs de se développer sans aucun ajout de produits phytosanitaires, l’air étant suffisamment sec et riche en azote après la fonte des neiges hivernales.
Le fournisseur officiel de Melvita exploite une roseraie quasiment sauvage sur les hauts plateaux de la région de Kâshân. Les roses sont produites et cueillies par les 150 membres d’une coopérative installée dans le village de Jowsheghan, selon les principes d’une filière ESR (Equitable Solidaire Responsable) qui exige notamment une juste rémunération des producteurs et un maintien de la biodiversité locale. La récolte a lieu chaque année au mois de mai, dès l’aurore, au son de musiques traditionnelles. Les pétales sont délicatement distillés dans l’unique but d’obtenir l’eau florale. En altitude, la température d’ébullition n’est pas la même que dans les plaines drômoises… Là encore, le procédé de distillation s’adapte au terroir pour donner le meilleur résultat. Au final, une bouteille d’eau de rose ancienne contient environ 2000 de ces précieux pétales, avec une teneur en huile essentielle nettement supérieure à la moyenne.

orangerAutre reine, autre fleur : la fleur d’oranger bigarade, dite encore Néroli, qui tire son nom de la princesse romaine qui lança la mode de son utilisation. Originaire d’Asie, l’oranger a été introduit en Méditerranée lors des Croisades et s’y est épanoui jusqu’à faire office d’icône pour le sérail local. L’eau florale Melvita vient du Maroc, où une filière ESR a été mise en place avec une famille de distillateurs qui cultive plus de 5 000 orangers sur les sols sableux de Kenitra, au nord de Rabat. Là-bas, au mois d’avril, c’est une centaine de femmes qui a pour mission de récolter à la main les délicats boutons avant leur éclosion totale.

 

Lavande , camomille , bleuet , hamamélis : les filières locales

bleuetRetour en France avec des fleurs plus champêtres, emblématiques de nos remèdes de grands-mères, de la médecine des campagnes et des pharmacies familiales. Melvita a sélectionné quatre filières au plus près de chez elle. Tous les producteurs travaillent en partenariat avec des « nez » sur les paramètres-clés de leur production : temps de distillation, ratio eau / fleurs, conservation…

Dans la Drôme, un groupement de producteurs de plantes aromatiques et médicinales récolte la camomille, plante campagnarde par excellence aux jolis pompons blancs, qui tire son surnom (« pomme du sol ») de l’odeur de pomme qui se dégage de la terre quand on marche dessus. La camomille se plait particulièrement dans le sol drômois, où l’utilisation du paillage permet une récolte sans aucune mauvaise herbe. Cueillies le matin, les fleurs sont distillées aussitôt.

Non loin de la camomille, dans le Diois, c’est la lavande qui est cultivée par cinq agriculteurs sous le soleil de Provence. Seule la sommité fleurie est récoltée durant l’été, puis séchée avant d’être distillée. Dans la Drôme toujours, une plante à l’origine plus lointaine : l’hamamelis virginiana, venue d’Amérique du Nord. L’arbuste doit son surnom de « noisetier des Sorcières” autant à ses fleurs en forme d’araignées qu’aux pouvoirs quasi magiques que lui attribuaient les sorciers amérindiens. La majorité des cultures françaises d’hamamélis  est située dans les Landes, mais Melvita a mis en place un partenariat avec un agriculteur drômois dans la petite ville de Lapeyrouse-Mornay.

camomilleUn peu plus au sud, dans le Vaucluse, à l’Isle-sur-la-Sorgue, un expert en plantes médicinales cultive du bleuet. Historiquement, le bleuet sauvage est une véritable fleur des champs, qui se développe sans problème dans les champs de céréales et vaut à ses vertus apaisantes pour les yeux le surnom de « casse-lunettes ». Il a toutefois énormément souffert de l’utilisation intensive de pesticides, jusqu’à se faire beaucoup plus rare dans nos campagnes… Comme la lavande, le bleuet est séché au soleil de Provence avant d’être distillé.

 

Des eaux bienfaitrices

L’hydrolathérapie – soin par les eaux florales – est aussi ancienne que leur procédé d’obtention. Les 6 eaux florales « principales » que nous vous proposons ont été choisies pour leurs bienfaits démontrés et pour leur odeur, si ce n’est agréable, en tout cas toujours connue (certaines, comme le bleuet ou l’hamamélis, ont une légère odeur de foin, jamais dérangeante ; d’autres, comme la rose ou la fleur d’oranger, sont extrêmement plaisantes). En bref, elles font partie de nos us et coutumes et n’ont pas vocation à se démoder. Si leurs vertus sont connues et attestées par la pratique, elles ont en prime été scientifiquement éprouvées par Melvita qui a fait passer à ses eaux florales des tests de cosmétogénomique, très lourds et très longs, menés par des laboratoires indépendants. Résultat ? Non seulement les vertus transmises oralement entre générations ont été statistiquement validées, mais on en a de plus repéré d’autres, jusqu’ici insoupçonnées… Ce qui permet à Melvita de parer chacun de ses flacons d’adjectifs soigneusement choisis et loin d’être purement décoratifs. Vous les retrouverez dans le tableau ci-après, qui vous permettra d’optimiser l’usage de votre eau favorite, et, pourquoi pas, d’apprivoiser ses cousines…

tableau-eaux-florales

tableau-eaux-florales1

couperoseNe pas confondre

Hydrolat : produit de la distillation (feuilles ou fleurs en contact avec de l’eau). Les eaux florales sont des hydrolats.
Macérat : produit de la macération (plantes ou fleurs en contact avec de l’huile).
Eau florale : produit de la distillation de fleurs.
Eau micellaire : eau démaquillante. Eau florale à laquelle on a ajouté un tensioactif ou un moussant ainsi qu’un parfum.
Eau extraordinaire : eau florale texturée, légèrement gélifiée, c’est une version moderne de l’eau florale ancestrale, une eau boostée que l’on a envie de masser, et qui pénètre plus facilement.

CC