Les huiles essentielles du Docteur Valnet

Les articles de Sat’info commencent souvent par une petite histoire. Une idée, une envie, une mission d’intérêt écologique d’où émergent des produits qui font sens et parfois sensation, ce qui explique que vous les retrouviez dans nos rayons. Sur l’étagère des huiles essentielles, peut-être l’avez-vous remarqué, une seule et unique marque est présente : Docteur Valnet. Vous n’aurez pas droit cette fois-ci à la petite histoire justifiant cette exclusivité, mais bien à la grande : l’Histoire, celle des hommes et de leur médecine. Le Docteur Jean Valnet est considéré comme le père de la phyto-aromathérapie, et le laboratoire Cosbionat qui fabrique ses huiles essentielles est l’artisan d’une qualité unique, certifiée AB. Et tout ceci n’est pas une petite histoire…

La grande histoire du Docteur Valnet

Une huile essentielle est un produit odorant plus ou moins épais et coloré, obtenu à partir d’une plante. Les huiles essentielles et leurs vertus curatives sont connues de nombreuses civilisations depuis des temps très anciens. L’art de la distillation est rapporté en Europe durant les Croisades. Au Moyen-Âge, l’aromathérapie (qui n’est pas encore nommée ainsi) est la première indication des pharmaciens. Au xvie siècle, à Grasse, en Provence, on distille les premières huiles essentielles de lavande qui servent à parfumer le cuir avant que les tanneurs ne se reconvertissent dans la parfumerie. Pendant les périodes de peste, les médecins glissent dans leur masque à bec d’oiseau des mélanges d’herbes, de fleurs et d’essences afin de se prémunir de l’épidémie. Hippocrate prescrit des fumigations aromatiques dans les rues, et quatre voleurs mettent au point un vinaigre enrichi d’huiles essentielles antiseptiques dont ils s’enduisent le corps avant de piller les habitations (minute pub : le Vinaigre des 4 voleurs est disponible chez Satoriz !). Les premières recherches approfondies sur les vertus médicinales des essences aromatiques datent du début du xxe siècle. La France est alors à la pointe dans ce domaine, notamment grâce aux travaux scientifiques de René-Maurice Gattefossé, « savant » de l’époque qui explore une intuition sur le pouvoir cicatrisant de l’huile essentielle de lavande. Gattefossé est un observateur et un auteur prolifique ; c’est lui qui donne naissance au terme « aromathérapie » dans les années 1930. Malheureusement, à la même époque, l’avènement des médicaments de synthèse, notamment les antibiotiques, nuit considérablement à la reconnaissance de la discipline.

Arrive la Guerre. Côté Résistance, Jean Valnet, chirurgien militaire d’à peine vingt-quatre ans, se démène comme unique médecin du Corps franc Pommiès. Muté ensuite aux Hôpitaux d’évacuation d’Alsace-Lorraine, puis chirurgien pendant les plus terribles batailles de la Guerre d’Indochine, il fait l’expérience de tout ce que l’on peut imaginer en termes d’atrocités, mais aussi d’entraide et de débrouillardise. Il fait la connaissance de « grands hommes » : Lucien Bodard, Jacques Chancel… Son héroïsme lui vaut une belle collection de médailles. De retour en France, le Docteur Valnet est nommé médecin en chef du Ministère de la Guerre. Pendant six ans, il enseigne au Val-de-Grâce et soigne les ministres de Coty et De Gaulle. Petit-fils de sage-femme herboriste, fils de militaire, fort de son expérience sur le terrain, le Docteur Valnet est rigoureux et exigeant. Son poste au ministère lui permet d’expérimenter les soins à base de plantes et d’huiles essentielles et d’asseoir sa renommée. Il met au point et baptise « antibio-aromatogrammes » un examen de laboratoire pour tester les compositions d’huiles essentielles qu’il utilise avec succès en lieu et place des antibiotiques. Lorsqu’il quitte l’Armée en 1959, c’est pour se consacrer à la médecine de l’ »homme total » : alimentation, phyto et aromathérapie. Une attention particulière est portée à la colonne vertébrale, « arbre de vie ». Très ouvert sur les autres disciplines, le Docteur Valnet travaille avec toutes sortes de thérapeutes. Il crée un Collège, forme des médecins, donne des conférences et reçoit des patients dans son cabinet. Désintéressé, sérieux mais aussi bon vivant, le « Docteur Nature » (du nom de son livre paru en 1971) fait preuve d’humanisme autant que de clairvoyance. Proche du Mouvement de l’agriculture biologique, en particulier de Nature & Progrès, il explique que la phyto et l’aromathérapie ne sont valables que si les plantes sont issues d’une chaîne de production respectueuse des principes actifs, c’est-à-dire de qualité biologique. C’est un lanceur d’alertes. Ses prises de position sur les médicaments de synthèse, les thérapies alternatives, l’agriculture biologique et l’alimentation saine lui valent d’être suspendu pendant un an par l’Ordre des médecins. En réponse, il demande lui-même sa radiation afin de faire connaître ses convictions en toute liberté : « J’avais acquis la conviction que la vérité médicale n’était pas dans la chimie de synthèse, mais dans la nature ».

Le Docteur Valnet marque son époque, ce qui n’empêche pas l’avènement de la chimie et les conséquences qu’on lui connaît. Aujourd’hui, l’aromathérapie est de retour sur le devant de la scène, au même titre que les médecines douces, l’alimentation bio et les remèdes de grand-mère, car le temps est venu de s’interroger, de mieux faire, de changer. On questionne la consommation systématique d’antibiotiques et d’antidépresseurs et on redécouvre les réels pouvoirs des huiles essentielles : antibactériennes, antivirales, anti-inflammatoires, apaisantes, digestives. Elles sont un véritable outil pour notre santé…

 

La qualité des huiles essentielles

… À condition d’être bio et de qualité irréprochable ! L’histoire du Docteur Valnet ne s’arrête pas à ses livres et consultations. Dans les années 1970-1980, lorsque le Docteur prescrit de l’aromathérapie, son patient doit se tourner vers un pharmacien qui lui délivre une préparation à base d’huiles essentielles dont la qualité et la naturalité ne sont pas toujours assurées. En quête d’une véritable garantie, le Docteur Valnet confie à son élève Marie-Thé Tiphaigne la mission de produire ses formulations avec des huiles essentielles certifiées AB, provenant d’origines connues et dont la qualité a été vérifiée par des analyses rigoureuses. C’est ainsi que naît en 1985 le laboratoire Cosbionat, aujourd’hui localisé à Vendôme.

Il a fallu tout faire : trouver les producteurs, très rares à l’époque, mettre en place des filières et des procédés garantissant d’obtenir la qualité la plus pure, la plus biologique. Une démarche de précurseurs non sans embûches, qui permet aujourd’hui à Cosbionat de proposer une gamme d’huiles essentielles 100 % bio. Entreprise de taille familiale, le laboratoire travaille avec les mêmes producteurs depuis plus de vingt ans. Ces derniers ont grandi avec le laboratoire, qui leur rend régulièrement visite. Les contrats à long terme qui les unissent permettent aux producteurs malgaches, sud-américains, indiens, d’équiper leurs villages. Pour les plantes qui poussent sous nos climats, le laboratoire Cosbionat travaille de préférence avec des producteurs français.

Marie-Thé Tiphaine

Certains principes sont devenus de véritables exigences, à commencer par la distillation. Le procédé est très peu encadré : pour obtenir des huiles essentielles, aucun règlement n’interdit d’utiliser des solvants, ni d’avoir recours à de la vapeur en surpression. Ces procédés couramment employés nuisent considérablement aux principes actifs de la plante, que le cahier des charges de Cosbionat vise au contraire à préserver. Coupe et distillation sont effectuées sur place dans un délai maximal de trois heures, afin d’éviter toute fermentation. La distillation est mise en œuvre selon un procédé unique, au moyen de vapeur d’eau basse pression (hormis pour les essences d’agrumes, obtenues par pression à froid), sans ajout de solvants. À noter : les produits industriels obtenus avec solvants sont le plus souvent dénommés « extraits » ou « essences ». Il existe également des essences reconstituées de manière synthétique, copies grossières des huiles essentielles très employées en parfumerie.

Les huiles essentielles distillées chez les producteurs partenaires de Cosbionat parviennent à Vendôme, où une trentaine de salariés s’active pour les mélanger à froid et en remplir des fioles de verre. Des contrôles d’une grande rigueur sont mis en place à chaque stade : production, distillation, produit fini.

 

Les huiles essentielles pour notre santé

Le Docteur Valnet a mis au point neuf préparations qui répondent à tout. Ces synergies simples et connues d’huiles essentielles et d’extraits végétaux (gingembre, hamamélis) sont celles que commercialise toujours Cosbionat : neuf et pas une de plus ! Climarome pour les nez qui coulent et les gorges qui grattent, Tégarome pour réparer les accidents cutanés, Flexarome pour les articulations, Dynarome pour la circulation sanguine, Odarome pour purifier l’atmosphère, Volarome pour éloigner les insectes. Et parce que les bains font partie intégrante de la médecine de l’homme total : Biobadol (relaxant), Babibad (pour les enfants) et Alg-Essences (huiles essentielles et algues : la thalasso à domicile !).

La cinquantaine d’huiles essentielles pures à la marque Docteur Valnet possède quant à elle une multitude d’indications thérapeutiques et bien-être. Pour savoir lesquelles vous seront utiles, vous pouvez consulter Le Guide Terre Vivante des huiles essentielles (éd. Terre Vivante) ainsi que l’interview de son autrice, Françoise Couic-Marinier.

 

Quelques précisions utiles

– On entend souvent parler de « principes actifs ». Il s’agit de composants ayant une action thérapeutique. Les huiles essentielles ne sont QUE des cocktails de principes actifs, c’est-à-dire qu’elles ne contiennent ni excipients ni d’autres composés, même naturels. En revanche, elles contiennent naturellement certaines substances potentiellement allergisantes, telles que le linalol, le limonène ou le thymol, que la législation sur les produits cosmétiques oblige à nommer sur les étiquettes. C’est ce qui conduit également certaines associations de consommateurs à déconseiller l’utilisation de produits contenant des huiles essentielles. Ces substances volatiles sont pourtant naturellement présentes en pleine nature… Une balade en forêt suffit pour le constater !

– Le problème, c’est plutôt la manière dont on diffuse les huiles essentielles à la maison : un diffuseur qui les évapore doucement, comme le Santessence de Cosbionat, ne pose pas de problème pour les muqueuses ni pour les voies respiratoires. Il n’en va pas de même avec un aérosol…

– Avant même d’utiliser les méthodes analytiques modernes, on avait déjà l’intuition que certaines plantes d’une même espèce (le romarin, par exemple) pouvaient posséder un principe actif majeur différent. Identiques sur le plan botanique mais issues de terroirs distincts, ces plantes ont des odeurs et par conséquent des effets thérapeutiques différents (le romarin à cinéole marocain est antiseptique, le romarin à camphre provençal antirhumatismal, le romarin à verbénone corse plutôt digestif). On appelle chémotype la spécificité biochimique d’une plante. Il est donc important de bien lire les étiquettes des huiles essentielles afin de connaître leur lieu de récolte et leur identité biochimique.

Les observations cliniques étaient déterminantes dans l’approche du Docteur Valnet, et Cosbionat s’emploie à les poursuivre. En France, les études sur l’aromathérapie n’intéressent pas les laboratoires de recherche et sont par conséquent quasi inexistantes, alors qu’elles se multiplient ailleurs dans le monde. Certains pays mènent des recherches in vitro sur l’usage des huiles essentielles en microbiologie, la flore intestinale, le système respiratoire… Cosbionat travaille depuis une dizaine d’années avec les Universités de Besançon et de Bonn. Leurs études conjointes ont déjà permis de prouver l’absence de migration de composés du bouchon plastique dans le produit (qui d’autre avait pensé à vérifier ?), l’absence de toxicité des doses prescrites par le Docteur Valnet, mais surtout leur efficacité (résultats très positifs pour Tégarome et Flexarome, en cours pour Dynarome). Le plus difficile reste d’en communiquer les résultats : produit frontière, les huiles essentielles ne sont pas des médicaments et ne peuvent donc afficher aucune allégation thérapeutique. Il nous appartient de savoir en tirer le meilleur.

CC