Le citron de Rocca Imperiale

citron1Gaetano nous accueille sur ses parcelles. Il a l’œil vif, ce Gaetano, et nous présente ses cultures, ses citrons et leur caractéristique avec beaucoup d’enthousiasme et de maîtrise. Et pour cause ! Il fut le principal artisan de la découverte et de la valorisation du citron de Rocca Imperiale, ce qui mérite explication.

Tout autour du village se cultive donc cet excellent citron, depuis fort longtemps. Chacun ici en est modestement fier, et l’histoire aurait pu en rester là. Mais les amateurs d’une région voisine, les Pouilles, ont vite pris l’habitude de venir se servir ici… Tiens donc ? Plus surprenant encore, il se fabrique traditionnellement à Naples une boisson typique à base d’écorce de citron, le Limoncello. Pour cet alcool qui devient très à la mode aujourd’hui, on utilise l’écorce du citron de Sorrento, réputé pour être un des meilleurs du monde.
Il se trouve que les fabricants de limoncello viennent de plus en plus fréquemment compléter leur approvisionnement à Rocca Imperiale, et s’en trouvent mieux que bien, comme leur boisson… Tiens donc, bis ?

citron2Gaetano ne se contenta pas de cette nouvelle surprise. Curieux, il entreprit de faire comparer scientifiquement le fameux citron de Sorrento, l’excellent citron Femminello de Sicile, et celui de Rocca Imperiale. L’étude se fit à l’Université Calabraise. Qu’on évalue l’affaire par l ‘aspect gustatif ou biochimique, le Rocca Imperiale se montra supérieur, du zest à son abondant jus : taux de sucre, parfum, huiles essentielles… On vous épargnera les tableaux comparatifs des différents terpènes et limonènes pour vous soumettre la question qui s’imposa alors à Gaetano : mais que faire de si bons résultats ? Sachant que lui comme d’autres écoulaient jusqu’à présent leur production bio dans le circuit conventionnel, au même titre que les variétés les plus banales…

La première réponse fut juvénile et quelque peu dérisoire : Gaetano et ses amis se lancèrent le défi d’imposer leur citron sur les meilleures tables parisiennes, pour accompagner les huîtres ! Puis ce fut la création d’un consortium en 2001, et enfin une demande d’IGP*, ce qui constitua un long travail tant livresque qu’administratif. Une somme suffisante citron3d’anecdotes historiques et de représentations artistiques furent cumulées et vinrent conforter l’indiscutable légitimité ancestrale de ce citron, qui n’eut finalement à souffrir que de la modestie de ceux qui le produisirent des siècles durant. La certification sera officiellement décernée cette année.

À quoi attribuer une telle qualité, sur une surface aussi limitée ? À une variété, un terroir bien sûr, et une colline qui retient fort à propos la douceur de la mer, protégeant ainsi du gel les parcelles sur tout le site. On notera qu’un champignon, le Deutéromice Phomatracheiphila, a la très bonne idée de se faire rare à Rocca Imperiale. Il est en effet responsable du « Malsecco », une maladie qui a ravagé trop de vieilles cultures de citrons italiens, en particulier en Sicile, mais qui épargne la région. Dernier élément, concernant la culture : tout producteur a ici la sagesse de respecter au mieux ce dont la nature a généreusement doté les citronniers ; seule la floraison naturelle de l’arbre est exploitée pour la production du citron, quand un « forçage » pour cinq floraisons annuelles est ailleurs la règle.

citron4Comme tout produit d’exception, le citron de Rocca Imperiale se fait donc attendre, vous ne le trouverez que de janvier à début juillet. Ceux qui ne l’ont pas encore adopté le découvriront à son meilleur sur nos étals en mars et avril.

Après Angelo et Gaetano, il nous reste à vous présenter le troisième mousquetaire qui défend et dynamise la Calabre et ses agrumes. C’est Ferdinando, Monsieur le Maire de Rocca Imperiale. Ce dernier s’active tous azimuts pour faire connaître sa cité, comme son citron. Ainsi Rocca Imperiale est-elle aujourd’hui l’organisatrice d’un concours international de poésie qui fait référence. Ainsi Monsieur le Maire nous a-t-il reçus avec la plus grande attention, conscient de l’intérêt que ce fameux citron, « l’Or de Federico » peut avoir pour une clientèle aussi avide de qualité que celle de Satoriz. Aussi se fera-t-il un plaisir d’inviter deux lecteurs parmi vous pour un séjour d’une semaine à Rocca Imperiale, selon des modalités dont vous prendrez connaissance ci-après.

citron6Deux invités donc, mais beaucoup de simples privilégiés : en commençant par Satoriz qui se félicite d’être associé à la belle histoire naissante de la valorisation de ce fruit unique. Ce partenariat nous projette sur de longues années d’échanges et nous enchante. Ceux qui apprécient le citron se réjouiront de le découvrir à un niveau de qualité qui leur était jusque-là inconnu. Le Rocca Imperiale séduira en cuisine, ravira par son zest – même si le fruit n’est pas toujours odorant avant qu’on le râpe – et satisfera les nombreux adeptes du très recommandé jus de citron du matin, pratique que vous avez largement adoptée… Comment le savons-nous ? Ne nous y trompons pas : si ce n’était pas le cas, comment expliquerions-nous que ce fameux citron se vende déjà à hauteur du tiers de ce que vous consommez en oranges ?

Surprenant  ? Plus pour nous  !

 

Main-d’œuvre

citron7Le problème de la main-d’œuvre est récurrent dès lors qu’on évoque les cueillettes et récoltes. Bien des entreprises exemplaires avec leurs employés se montrent un peu moins regardantes avec les travailleurs saisonniers. Un fait dont chacun est plus ou moins complice, auquel aucun pays ne semble échapper.

Toute l’activité de l’entreprise Minisci est placée sous le contrôle de la certification Eurep Gap, y compris pour ce qui concerne les conditions de travail.

Les cueilleurs sont payés aux kilos récoltés, mais par équipe de huit, ce qui permet de réduire les trop fortes inégalités. Un tiers d’entre eux viennent de la proche Albanie, les autres sont du pays. Parmi eux se distinguent souvent les marins pêcheurs, qui alternent leur activité avec la cueillette, en fonction des saisons. Ils se montrent rudes à la tâche et n’hésitent pas à travailler les jours de pluie. Certains gagnent très bien leur vie.

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Les couleurs des citrons

Les amoureux de cocktails le savent bien : il existe un fruit dont le jus se marie magnifiquement au rhum, la limette, également appelé citron vert. Ce citron qui n’en est pas un s’affiche d’un vert parfois bien jaune… Jaune comme devrait être le vrai citron, pourtant bien vert en automne chez Satoriz ; il est en effet ailleurs artificiellement jauni à cette période pour apparaître couleur citron, ce que le bio refuse en vert et contre tous. Le citron Rocca Imperiale est quant à lui d’un jaune bien jaune, un jaune profond, nous souffle-t-on judicieusement.

 

citronLa famille Minisci

Nous vous avons présenté Angelo Minisci. Edmundo, le patriarche, l’a paternellement entouré de sept sœurs, dont deux travaillent avec lui. Maria Grazia, Docteur en Economie, est chargée de l’administratif, Anita est responsable du commerce. La famille Minisci conditionne et commercialise les agrumes cultivés sur les terres familiales, tout comme ceux de l’Organisation de Producteurs calabraise. Vous les trouvez chez Satoriz dans des cagettes estampillées Biosybaris ou Carpenaturam.

JM