La cure de raisin

Nous verrons un peu plus loin de quoi il en retourne. Sachez seulement en préambule que cette cure ne s’entreprend pas comme ça, n’importe quand, n’importe comment. Il convient de choisir une période favorable – sans trop d’invitations ou de tentations gastronomiques prévues, – de s’assurer que l’environnement affectif et professionnel l’est également et de se conditionner suffisamment à l’avance pour de ne pas baisser les bras dès l’éventuelle première difficulté. La période choisie coïncidera bien sûr avec celle du raisin, lorsqu’il est abondant. Soit le mois de septembre, dans le meilleur des cas. Vous n’aurez donc pas trop de ces quelques semaines estivales pour envisager sereinement cette expérience étonnante, et surtout bienfaisante. De quoi s’agit-il ?

D’une cure pendant laquelle on ne consomme que du raisin, ou presque. Notons que l’efficacité d’une cure partielle n’est pas convaincante pour l’ensemble des différents auteurs qui se sont penchés sur le sujet.

La cure apparaît a priori comme étant bien farfelue – voire dangereuse – à n’importe quel esprit sensé. Saine réaction ! Mais un recul de plus de deux siècles d’observation et la richesse de nombreux témoignages enthousiastes poussent à l’ouverture d’esprit, à l’examen des faits et au questionnement. Avant l’expérience…

Deux livres, deux approches

Le premier ouvrage à connaître un retentissement certain fut celui de Johanna Brandt, une infirmière sud-africaine malade qui trouva la guérison grâce à une simple cure de raisin. Nous sommes en 1927. Son livre, dont les textes ont été par la suite sélectionnés par son petit fils Richard Dunant, naturopathe suisse réputé, se fait l’écho de cette aventure et présente donc sous cet angle un intérêt certain. Mais tel ne sera pas notre propos.

L’approche que nous retiendrons, nous la devons une fois de plus à l’équipe de Terre Vivante, dont la rigueur scientifique et l’intuition en matière d’écologie et de santé sont largement reconnues. Cette équipe a rédigé sous la direction de Claude Aubert un petit guide qui fait office de référence. Citons-le dans le texte : “La plupart des témoignages sur la cure de raisin dont nous disposions jusqu’à maintenant sont anciens et concernent des personnes atteintes de maladies graves. Cette cure est-elle seulement une thérapie de la dernière chance, destinée aux malades abandonnés par la médecine classique, ou peut-elle être bénéfique à chacun de nous, bien portants ou petits malades ? Est-elle, par exemple, en mesure de renforcer notre résistance aux maladies, d’augmenter notre dynamisme, de guérir un rhume ou une grippe ?” Une étude fut alors mise en place. Il s’agissait de solliciter les témoignages afin d’en tirer des conclusions fiables. Cinq cents comptes rendus furent décortiqués.

 

Les bénéfices de la cure

Il en ressortit clairement un bénéfice global sur la vitalité des curistes : “superforme”, “tonus extraordinaire”, “dynamisme”, “euphorie”, “bien-être” furent les mots qui revinrent le plus souvent sous la plume de ceux qui relatèrent leur expérience.

La cure de raisin s’est également montrée efficace contre de nombreux petits maux quotidiens : constipation, insomnies, problèmes de peau, fatigue, nervosité, maux de tête, bourdonnements d’oreilles, nez bouché… Un de ses aspects les plus prévisible retient particulièrement l’attention : le curiste maigrit de manière très notable, saine et souvent durable.

La manière de procéder

Nous l’avons signalé dès l’introduction, la préparation personnelle à cette cure est primordiale. La préparation matérielle l’est aussi : soyez sûr de ne pas manquer de raisin bio et de pouvoir vous approvisionner régulièrement tout en combinant les différentes variétés : cette diversité donne de meilleurs résultats et limite la lassitude. Sur trois raisins différents, il est conseillé de prévoir que l’un deux soit du chasselas. Notons que les variétés à peau épaisse sont moins bien supportées.

Les quantités consommées peuvent être de deux à trois kilos par jour. Peaux et pépins seront partiellement avalés, sans être mâchés. Il convient de manger le raisin quand on en éprouve l’envie, en évitant les horaires de repas stricts et habituels, tous comme les prises trop importantes en une seule fois.
Un petit jeune préalable et des lavements le premier jour sont conseillés.

 

Les désagréments de la cure ?

Il y en a peu. Cette cure permet sans problème de maintenir une activité professionnelle raisonnable. Le plus dur se produit souvent lors des deux premières journées : maux de tête et nausées sont fréquents, mais sans aucune gravité. Ces symptômes disparaissent rapidement dans les jours qui suivent.
Certains curistes ressentent également une certaine lassitude face au raisin, qui va parfois jusqu’au dégoût. On peut le comprendre… Sauf cas extrêmes, ces effets ne constituent pas un échec. Pas plus que la fatigue, qui peut apparaître, la frilosité ou les crises d’élimination.

 

Combien de temps doit durer la cure ?

Tout est possible… On considérera toutefois qu’une semaine constitue une cure brève, trois semaines une longue.

 

La reprise alimentaire

Elle est déterminante et doit être progressive. On commencera par réhabituer son système digestif et son organisme avec des aliments comme les légumes ou les fruits, qu’ils soient crus ou cuits. Puis en introduisant yaourt, céréales et poisson en petite quantité… On estime que la période de reprise doit durer approximativement la moitié de ce que dura la cure.

Les conseils précédents ont été rédigés d’après Le petit guide de la cure de raisin, aux éditions “Terre Vivante”. La lecture de ce guide peut constituer une bonne préparation psychologique à la cure et permettre d’éviter les erreurs.

JM